Actualités - A paraître : "Une architecture nomade"

Publié le 14 février 2017

La gare de Lisbonne de l'intérieur © Fonds Baume & Marpent, Coll. EBDL

L’ouvrage « Une architecture nomade. Les gares belges en métal à travers le monde », mis en oeuvre par Karima Haoudy et Isabelle Sirjacobs, vous emmène à la découverte de gares emblématiques qui témoignent du savoir-faire belge en matière de conception, de production et d’exportation d’une architecture métallique, foncièrement nomade, à travers le monde.

Karima Haoudy, l’historienne de l’art et archéologue, et Isabelle Sirjacobs, l’historienne, se rencontrent en 2006 autour de la sauvegarde et la valorisation de l’expérience industrielle. Tout commence au cœur du site minier du Bois-du-Luc. Toutes deux contribuent avec la Région wallonne et l’Institut du Patrimoine wallon à l’inscription du site sur la Liste du Patrimoine mondial avec les trois autres sites miniers majeurs de Wallonie (Blegny Mine, Le Bois du Cazier et Grand Hornu).

Chacune à sa façon explore cette expérience dans la complémentarité. Karima Haoudy cultive une approche poreuse de l’expérience industrielle en conjuguant différentes disciplines et sensibilités (histoire, histoire de l’art, architecture, urbanisme, sociologie, littérature, etc.). C’est dans cette veine qu’il faut situer sa participation à la Biennale d’art contemporain Manifesta 9. The deep of the Modern ou encore le projet qu’elle mène avec Vincent Vincke sur les interférences entre le monde de la mine et le monde de l’art. L’approche transfrontalière guide ses travaux en matière de connexion des territoires postindustriels, unis par une trajectoire et des défis communs (cf. projet Itinéraire de la Culture industrielle soutenu par INTERREG IV). Au-delà du pays noir wallon, Karima a poursuivi sa passion les échanges entre le monde méditerranéen et l’Europe au confluent des 19e et 20e siècles, à Casablanca, cette ville-monde, où elle a pu mesurer plus que jamais l’importance des industries belges dans le paysage urbain du pourtour du bassin méditerranéen et par ricochet, de l’importance de mettre en relief aujourd’hui ce faisceau de liens belgo-africains. Un sujet qu’elle avait appréhendé abondamment en Belgique en mettant en lumière les richesses des gisements archivistiques. Isabelle Sirjacobs effectue de nombreuses recherches sur les itinéraires des entreprises de la région du Centre, en particulier sur les industries extractives de la région de Soignies d’où elle est originaire. Archéologue de l’histoire, elle sonde tous les aspects liés à cette aventure industrielle au niveau social, économique et politique. Isabelle contribue à assurer la sauvegarde, la connaissance et le partage du patrimoine archivistique au travers d’une série de publications et d’animations (cf. Carnets du patrimoine sur la ville de La Louvière ou sur le bassin du Centre). Dans cette démarche, à la lisière de la recherche et de la médiation, citons le programme de sauvegarde numérique du patrimoine archivistique et de la mémoire orale des travailleurs, de tous métiers qu’Isabelle ne cesse d’extraire de l’oubli (cf. plan Pep’s, plateforme Mémoire orale, etc.) en coopération avec la FWB.

La gare de Leuven depuis les quais © Marie-Françoise PLISSART

Ainsi, chacune apporte son savoir-faire et son engouement en faveur de la mémoire industrielle, valorisée dans toute sa diversité. Parmi les projets qu’elles ont bâtis, le livre « Une architecture nomade. Les gares belges en métal à travers le monde ». Un livre, au carrefour de la technique et de l’art, qui vous convie à un voyage dans les gares du monde entier, Made in Belgium. L’ouvrage réunit les meilleurs spécialistes belges et internationaux (Belgique, France, Espagne, Italie, Égypte, Portugal, etc.) de savoirs et de métiers différents. Ingénieurs, historiens de l’art, architectes, historiens, urbanistes, sociologues, techniciens et entrepreneurs de la construction vous racontent la grande épopée des gares, du 19e siècle à nos jours, et dans l’avenir. Direction : Santiago de Chili, Anvers, Alexandrie ou le long de l’Orient-Express pour découvrir comment s’est développé, au cœur de la Révolution industrielle, une architecture « en kit », métallique, foncièrement nomade. Tant d’escales qui vous invitent à parcourir la genèse de ces vaisseaux de fer et de verre, icône de la nouveauté, qui ont comme terminus : transporter la modernité de la Ville et dans la ville. La relation gare/ville est au cœur de cet ouvrage jalonné ici et là par des échappées littéraires, de l’écrivain chilien Pablo Neruda à la chanteuse Barbara. Friandes d’une approche résolument contemporaine, Karima et Isabelle continuent avec vous le voyage dans les territoires de la créativité belge au travers des gares contemporaines et celles du futur. Des hubs multi fonctionnels, véritables « villes dans la ville », les gares du futur, doivent répondre aux défis du développement durable et de la compétitivité territoriale, de la connexion et de l’autonomie, du réseau et de la singularité. Porte d’accès de la ville, la gare en devient une des centralités majeures par sa capacité à concilier vitesse et lenteur.

C’est sûr la gare est plus que jamais le laboratoire du renouveau urbain et humain. Bon voyage !

Coordination : Karima Haoudy & Isabelle Sirjabobs

Auteurs: Ana Cardoso de Matos, Alain Dewier, Blanche El Gammal, Pierre Frankignoulle, Karima Haoudy, Bertrand Lemoine, Christina Pallini, Annalisa Scaccabarozzi, Julián Sobrino Simal, Isabelle Sirjacobs, Jean-Jacques Terrin, Étienne Thiebaut, Philippe Van Bogaert, Guido Vanderhulst, Dominique Verhaegen et Denis Zastavni.

A paraître aux Editions de la Province de Liège au printemps 2017. L'ouvrage a été réalisé grâce au soutien de l’Œuvre des Vieux Paysans et de l’Institut du Patrimoine wallon.